Microbiome cutané et bien-être mental : un lien émergent

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Les récentes découvertes sur les connexions entre microbiome, peau et santé psychologique renforcent notre conviction : le travail que nous menons ne s’arrête pas à la surface de la peau, mais s’inscrit dans une approche globale du bien-être.

La peau n’est pas une simple barrière physique : c’est un organe sensoriel complexe, richement innervé et en communication constante avec son environnement, y compris avec le système nerveux central. L’équilibre du microbiome cutané qui la peuple joue ainsi un rôle essentiel dans ces interactions (1). Un déséquilibre du microbiome cutané (dysbiose) peut favoriser l’apparition de maladies de peau comme l’acné, la dermatite ou le psoriasis. Ces affections cutanées peuvent avoir un impact important sur la santé mentale, pouvant entraîner anxiété, dépression ou baisse de l’estime de soi (2).

Grâce aux interactions étroites entre les nerfs cutanés, les neuropeptides, les médiateurs immunitaires et les composants de la barrière, la peau peut à la fois influencer et être influencée par le stress émotionnel, la neuroinflammation et la dysbiose microbienne.
Plus spécifiquement, la composition et la diversité du microbiome cutané modulent non seulement l’intégrité de la barrière et les réponses inflammatoires, mais peuvent aussi impacter les états émotionnels via l’axe peau–intestin–cerveau. En effet la dysbiose du microbiome cutané peut activer les voies inflammatoires systémiques et les réponses de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, exacerbant les troubles de l’humeur et l’inflammation cutanée (1). De récentes données suggèrent que certains postbiotiques issus de microorganismes commensaux, ainsi que des acides gras à chaîne courte produits par le microbiome cutané, participent à la régulation de la neuroinflammation et du stress psychologique (1).

Un lien à double sens

Ce lien est bidirectionnel : le stress et les troubles psychologiques peuvent à leur tour perturber l’équilibre du microbiome cutané, instaurant un cercle vicieux entre peau et psychisme (2).

Si on prend l’exemple spécifique du stress, il agit directement sur la santé et les fonctions de la peau par l’action d’hormones comme le cortisol, l’adrénaline et la noradrénaline. Ces médiateurs du stress peuvent également altérer la composition du microbiome cutané, contribuant ainsi à la dysbiose (3). Il a en effet été démontré que le stress émotionnel modifie la composition du microbiome cutané, déclenchant une boucle de rétroaction qui aggrave à la fois les symptômes dermatologiques et les déséquilibres émotionnels (1). Ce lien bidirectionnel entre la peau et le cerveau repose donc sur une communication neurohormonale et sensorielle : le cerveau régule certaines fonctions cutanées par l’intermédiaire de signaux neurohormonaux, tandis que la peau transmet au cerveau des informations tactiles (démangeaisons), visuelles (lésions, acné) ou biochimiques (inflammation) (4).

Exemple de l’acné

L’acné est un facteur de risque de troubles mentaux, notamment l’anxiété et les troubles de l’humeur, l’image corporelle négative, la faible estime de soi individuelle, les relations interpersonnelles et même les tentatives de suicide dans tous les groupes d’âge. Selon la littérature, l’acné et le stress ont une relation bidirectionnelle. Par exemple, le stress peut exacerber la gravité de l’acné, tandis que les problèmes résultant de l’acné, tels que l’isolement social et le manque de confiance en soi, peuvent conduire à la dépression (2).

Etude de cas

Une étude récente a mis en évidence un lien entre certaines bactéries cutanées et le bien-être psychologique. Chez 57 participants âgés en moyenne de 63 ans, les chercheurs ont analysé la composition du microbiome sur différentes zones du corps (visage, avant-bras, cuir chevelu et aisselle). Ils se sont particulièrement intéressés à Cutibacterium acnes, l’espèce la plus abondante du microbiome cutané humain. Les résultats ont montré que la présence accrue de Cutibacterium sur le visage et sous les aisselles était associée à une réduction du stress, et que son augmentation dans les aisselles était liée à une amélioration de l’humeur. Ces observations suggèrent que certaines bactéries cutanées pourraient contribuer positivement au bien-être émotionnel.(4)

Conclusion

En somme, les liens étroits entre microbiome cutané, intestinal et santé psychologique ouvrent la voie à de nouvelles approches thérapeutiques. Restaurer l’équilibre de ces microbiomes, notamment grâce à une alimentation adaptée, aux probiotiques, prébiotiques ou encore à la transplantation de microbiome, pourrait constituer une stratégie prometteuse pour traiter à la fois les affections cutanées et leurs répercussions psychologiques (2).

Et BYOME LABS dans tout ça ?

Chez BYOME LABS, nous suivons de près les avancées de la recherche sur le microbiome, convaincus que son influence dépasse largement la barrière cutanée. Les découvertes récentes sur les liens entre microbiome, peau et santé psychologique renforcent notre vision : le travail que nous menons ne s’arrête pas à la surface de la peau, mais s’inscrit dans une compréhension globale des interactions entre microbiomes et bien-être. Bien que la conception de soins fondée sur la science du microbiome en soit encore à ses débuts, chaque nouvelle étude nous rapproche d’une meilleure compréhension de cet écosystème complexe et vivant.

Forts de plus de 20 ans d’expertise sur le microbiome cutané, nous nous appuyons sur les dernières données scientifiques issues de multiples approches (séquençage, culturomique, études in vivo, etc.) pour développer des modèles in vitro représentatifs de différentes conditions de dysbiose : acné, dermatite, psoriasis…Grâce à ces modèles, nous accompagnons les marques dans la validation scientifique de leurs produits, en évaluant leur capacité à respecter ou restaurer l’équilibre du microbiome cutané.

Notre ambition : contribuer à faire progresser la science du microbiome tout en aidant nos partenaires à formuler les soins de demain, plus respectueux de la peau et de son écosystème.

Sources :

1. Haykal D, Berardesca E, Kabashima K, Dréno B. Beyond beauty: Neurocosmetics, the skin-brain axis, and the future of emotionally intelligent skincare. Clin Dermatol. 1 juill 2025;43(4):523‑7.

2. Borrego-Ruiz A, Borrego JJ. Microbial Dysbiosis in the Skin Microbiome and Its Psychological Consequences. Microorganisms. sept 2024;12(9):1908.

3. Duarte M, Pedrosa SS, Khusial PR, Madureira AR. Exploring the interplay between stress mediators and skin microbiota in shaping age-related hallmarks: A review. Mech Ageing Dev. août 2024;220:111956.

4. Tyson-Carr J, Leng J, Scott M, Adams S, Hoptroff M, Murphy B, et al. Body-site specific associations between human skin microbiome composition and psychological wellbeing. Br J Dermatol. 26 mai 2025;ljaf177.

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