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L’acné vulgaire est une affection dermatologique fréquente qui touche principalement les adolescents et les jeunes adultes (1,2). Son impact ne se limite pas à l’aspect esthétique : elle peut altérer la qualité de vie et avoir des répercussions psychologiques importantes (3,1). Historiquement, la pathogenèse de l’acné a été associée à plusieurs facteurs clés, notamment une production excessive de sébum, une hyperkératinisation folliculaire et une colonisation bactérienne accrue. Toutefois, les recherches récentes ont mis en lumière l’importance du microbiome cutané et de son équilibre dans le développement et la sévérité de cette pathologie (3,1).
• Cutibacterium acnes: un acteur clé, mais à nuancer
Cutibacterium acnes (C. acnes), bactérie anaérobie à Gram positif, est naturellement présente sur la peau, notamment dans les glandes sébacées riches en lipides (1). Certaines souches de Cutibacterium acnes, par leurs propriétés pro-inflammatoires et leur capacité à former des biofilms, sont aujourd’hui considérées comme des agents opportunistes dans l’acné inflammatoire (2).
En effet la comparaison entre une peau saine et une peau acnéique met en évidence le rôle central de Cutibacterium acnes dans la pathogenèse de l’acné.

• Staphylococcus et son rôle dans l’équilibre microbien
Parmi les autres bactéries influençant l’acné, certaines espèces du genre Staphylococcus jouent un rôle modulatoire. Staphylococcus epidermidis, par exemple, est une bactérie cutanée commune qui peut limiter la prolifération de C. acnes en produisant des substances antimicrobiennes naturelles (1,3).
• Malassezia: un champignon impliqué dans certaines formes d’acné
Si les bactéries sont souvent mises en avant dans la pathogenèse de l’acné, le rôle de certains champignons, notamment Malassezia spp., mérite également d’être considéré. Ce micro-organisme lipophile est naturellement présent sur la peau et peut être impliqué dans des affections comme la dermatite séborrhéique. Des études ont montré que Malassezia peut être isolé à partir de lésions acnéiques, suggérant une influence potentielle dans certaines formes d’acné (6).
Les traitements conventionnels de l’acné incluent des rétinoïdes topiques, du peroxyde de benzoyle et des antibiotiques oraux. Bien que ces approches soient efficaces pour réduire l’inflammation et la prolifération bactérienne, elles peuvent aussi perturber l’équilibre du microbiome cutané. De plus l’utilisation prolongée d’antibiotiques peut conduire à une augmentation significative de la résistance bactérienne, tant chez C. acnes que Staphylococcus epidermidis, ce qui soulève des préoccupations majeures en matière de santé publique (4,5).
En effet les traitements de l’acné influencent fortement le microbiome cutané. Le peroxyde de benzoyle, par son action oxydative non spécifique, diminue efficacement C. acnes mais pourrait en revanche impacter d’autres micro-organismes cutanés, avec un effet sur la diversité encore mal élucidé (2). D’autres approches comme l’acide salicylique et la photothérapie pourraient réduire la prévalence d’espèces dominantes, contribuant à restaurer une diversité microbienne plus équilibrée (2). Au vu des limites des traitements classiques, de nouvelles approches thérapeutiques émergent, ciblant le microbiome cutané tout en respectant son équilibre. Les probiotiques topiques ont montré une réduction de la croissance de C. acnes et une diminution des marqueurs inflammatoires dans des essais cliniques (4). Les probiotiques oraux semblent également efficaces pour réduire le nombre de lésions et l’inflammation via l’axe intestin-peau (4). D’autres pistes incluent les bactériophages ciblant spécifiquement les souches pathogènes de C. acnes sans altérer les bactéries bénéfiques (4). Enfin, les postbiotiques (métabolites bactériens) et les peptides antimicrobiens sont également étudiés pour leurs effets anti-inflammatoires et leur capacité à restaurer l’homéostasie cutanée (4).
Chez BYOME LABS, nous proposons des tests in vitro pour évaluer l’impact des produits sur le microbiome cutané. Nous pouvons notamment recréer en laboratoire des contextes de dysbioses, comme celui associé à l’acné, afin d’observer l’action de votre produit dans ce type d’environnement. Nos analyses et recommandations sont adaptées pour accompagner le développement de soins efficaces et respectueux de l’équilibre du microbiome.
Sources :
1. Dessinioti C, Katsambas A. The Microbiome and Acne: Perspectives for Treatment. Dermatol Ther. 1 janv 2024;14(1):31‑44.
2. Podwojniak A, Tan IJ, Sauer J, Neubauer Z, Rothenberg H, Ghani H, et al. Acne and the cutaneous microbiome: A systematic review of mechanisms and implications for treatments. J Eur Acad Dermatol Venereol. avr 2025;39(4):793‑805.
3. Huang C, Zhuo F, Han B, Li W, Jiang B, Zhang K, et al. The updates and implications of cutaneous microbiota in acne. Cell Biosci. 21 juin 2023;13(1):113.
4. Niedźwiedzka A, Micallef MP, Biazzo M, Podrini C. The Role of the Skin Microbiome in Acne: Challenges and Future Therapeutic Opportunities. Int J Mol Sci. 24 oct 2024;25(21):11422.
5. O’Neill AM, Nakatsuji T, Hayachi A, Williams MR, Mills RH, Gonzalez DJ, et al. Identification of a human skin commensal bacterium that selectively kills Cutibacterium acnes. J Invest Dermatol. août 2020;140(8):1619-1628.e2.
6. Song YC, Hahn HJ, Kim JY, Ko JH, Lee YW, Choe YB, et al. Epidemiologic Study of Malassezia Yeasts in Acne Patients by Analysis of 26S rDNA PCR-RFLP. Ann Dermatol. août 2011;23(3):321‑8.
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